Quelques nouvelles de ma maman
"Où tu ne peux pas dire : tant mieux, dis : tant pis. il y a là de grandes promesses de bonheur." André Gides
Elle qui rêvait de s'envoler pour aller voir ses enfants et petits-enfants, la voilà prisonnière de ce fauteuil qui l'empêche de vivre à son gré. Elle, si joyeuse et si vive, si forte aussi, comme elle me semble faible et fragile aujourd'hui.
Je rêvais pour elle de liberté que la maladie de papa lui avait en quelque sorte volée depuis 8 ans et je suis là, impuissante et réduite au verdict des kinés qui me disent qu'elle ne remarchera jamais. Je ne lui ai pas dit... Je la laisse rêver à des demains plus joyeux car la vie m'a appris que rien ne ressemble au rêve que l'on s'en était fait et que c'est différemment que vaut chaque chose.
Alors, ensemble, nous réinventons d'autres moments de bonheur. Pas question de rester enfermée sans pouvoir profiter des joies de l'automne. Alors, avec mon Astréor, nous l'avons emmenée en bord de marne, découvrir les bateaux de loisirs et le centre équestre et nous sommes même allés boire un petit coup à la ginguette. Bon, je ne vous dis pas que c'est chose aisée mais on s'adapte.
Pour toutes celles qui s'inquiètent pour moi et qui me demandent des nouvelles de maman, je voulais vous dire que ce n'est pas toujours facile bien sûr mais nous sommes du genre résilient. Alors, on contourne les difficultés et on garde le moral envers et contre tout.
Yalla, comme dirait Sœur Emannuelle.